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64ième Congrès de la Fédération anarchiste

Auto-organisation des travailleurs-euses, auto-organisation des lieux de vie !

26-27-28 mai 2007 à Ganges

Le mardi 29 mai 2007

Aujourd’hui plus que jamais le capitalisme précarise et parque les
travailleurs-euses. Sous couvert de rénovations urbaines et de Grands
plans de ville, les politiques, de gauche comme de droite, n’ont eu qu’un
seul but : la gestion sécuritaire de l’espace urbain et rural. Habitat
social, HLM et zones pavillonnaires ne sont là que pour mieux contrôler
les groupes sociaux. Un exemple parmi tant d’autres : si les banlieues
protestent, on les karchérise.

L’espace géographique n’est plus le résultat d’une politique, plus ou
moins vague, d’urbanisme, mais bel et bien une construction intentionnée
de l’Etat pour contrôler au mieux, efficacement, les populations enclines
à la révolte : expulsions de squats politiques à travers l’Europe,
répression des sans domicile fixe (lois anti-mendicité, anti-bivouac,...),
gestion para-militaire des banlieues (renforcement des milices appelées « 
municipales », création de la police régionale des transports, utilisation
massive des CRS,...)... Répression à tous les étages !

Même les couches moyennes commencent à en sentir l’effet... Avec la
multiplication des zones et banlieues pavillonnaires où la voiture est
essentielle ! Là se retrouvent des politiques régressives. Politique
sécuritaire : caméras de surveillance, interventions brutales des forces de
l’ordre, transports en commun desservant très mal les banlieues
populaires, tarifs exorbitants, propagande publicitaire du tout
voiture,... Politique économique libérale : endettement des foyers,
destruction du tissu socio-économique, ventes à la découpe,... De même,
les sans logis et les sans logés [1] sont une variable d’ajustement du marché
immobilier, tout comme les chômeurs-euses pour le marché de l’emploi.

Le/la locataire n’est finalement qu’un-e travailleur-euse. Flexibilité au
travail : flexibilité géographique. Lors de certaines délocalisations,
n’explique-t-on pas aux salarié-e-s qu’ils /elles peuvent garder leur
travail... à condition qu’ils/elles déménagent à l’autre bout de l’Europe
 ? Et que penser des zones franches urbaines (et autres manipulations) qui
réduisent les charges sociales et fiscales que les entreprises payent à la
collectivité ? Et les centres villes, où habitent souvent les plus riches,
qui font s’envoler le prix de l’immobilier ? Sous couvert de rénovation,
ils/elles créent une plus value financière et donc des loyers hors de prix
pour les précaires et les travailleurs-euses modestes.

Nous proposons de nous organiser collectivement, sur les lieux de
travail... et nos lieux de vie ! Nous ne devons plus laisser le terrain de
certaines luttes, comme celles du logement. Quand nous parlons de luttes
sur le logement, nous n’entendons pas les seules luttes des sans-logis ou
mal logés, mais bien de toutes les luttes qui remettent en question
continuellement la spéculation du logement : auto-réquisition, squats
artistiques, habitats alternatifs, nomadisme, gratuité des transports
urbains, lieux associatifs et syndicaux autonomes des institutions
publiques, etc... Nous devons développer les liens, et bien plus, entre
les « précarisé-e-s du logement ». Concrètement, cela peut passer par un
travail de terrain. En s’associant à des initiatives de résistances et de
solidarités, à des comités de sans-logis, des collectifs de dénonciation
de la politique urbaine. En réquisitionnant des bâtiments pour et avec les
sans-logis et les mals logés, en s’opposant aux expulsions.

Il n’y a pas un chemin unique vers l’autogestion ; mais l’autogestion sera
le chemin vers l’émancipation de chacun et chacune. Dans chacune de nos
démarches, nous devons appliquer, expliquer et démontrer nos valeurs
politiques : libertés, émancipation, autogestion, fédéralisme,... Ce n’est
qu’en mettant en pratique nos fonctionnements collectifs (rencontres,
débats, dialogue, démocratie directe,...) que l’on peut convaincre et
fédérer, que l’on pourra créer la solidarité... par le fait ! Créons,
Re-créons, développons des lieux de vie autonomes pouvant regrouper les
travailleurs-euses, les prolétaires, les artistes, les étudiant-e-s,
etc... Discutons et débattons d’alternatives à l’habitat que l’on nous
propose. Portons hors de l’entreprise et des mouvements sociaux nos
pratiques autogestionnaires.

Fédération Anarchiste

Notes :

[1Bâtiments vides

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