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Répression du camp No Border

Le samedi 27 juillet 2002

Il se tient depuis le 19 juillet 2002 un campement international dénommé "No Border". Il vise à dénoncer le principe des frontières et du contrôle social, avec tout ce que cela implique comme politique sécuritaire et d’immigration.

Outre les débats tenus au camp, parc du Rhin, des actions symboliques ont été organisées. Il s’agissait de théâtre de rue, de parades festives, d’actions antipublicitaires, de graffitis, et "décrochage" de drapeaux français et européens...
Ces actions étaient toutes non-violentes, néanmoins la police a constamment cherché à faire monter la pression par son aggressivité et les multiples arrestations.

C’est dans ce contexte de criminalisation des militants "No Border" que s’est déroulé l’action contre les hôtels de la chaîne Accor le lundi 22 juillet. En effet le groupe Accor collabore de façon active à l’expulsion des sans-papiers en fournisant des locaux qui servent de centre de rétention. Les dégâts humains causés par ces expulsions avec la complicité active de la chaîne Accor sont sans commune mesure avec ces quelques dégradations matérielles.

Mardi 23 juillet, place Kléber, au cours d’une performance théâtrale dénonçant les lois sécuritaires, les forces de police ont cherché le moindre prétexte pour faire dégénérer ce rassemblement. C’est pour un simple slogan écrit à la craie, et qui s’efface du revers de la main, que la police a tenté une arrestation. Pour calmer les choses, les membres de "No Border" ont préféré écourter leur programme et rentrer groupé au camp.

Mercredi 24 juillet, la manifestation contre les centres de rétention a débuté dans le calme sans le moindre heurt. Des lieux symboliques ont été taggés avec des slogans dénonçant le capitalisme et l’appareil oppressif de l’Etat. Ce fut le seul prétexte aux charges policières qui ont pris le risque de causer des blessés graves parmi les manifestants et les passants. En effet, en dirigeant la manifestation vers le centre-ville, ils ont chargé et gazé sans hésitations au milieu de la foule de touristes et de passants, ne se souciant ni des jeunes enfants ni des personnes agées.
Bilan de cette manifestation : d’un côté de légers dégats matériels (deux vitrines de banque et un feu tricolore), de l’autre, des dizaines de manifestants et de touristes gazés et chargés en plein centre-ville. De plus l’utilisation de flash-ball à une distance non réglementaire (3 mètres seulement) aurait pu être mortelle. Elle a tout de même entraîné 12 jours d’arrêt de travail pour l’un des quelques manifestants blessés.
En outre l’utilisation de ces flash-balls ne s’est pas faite dans un contexte où la police se trouvait en danger, au contraire, la personne touchée à la jambe formait avec d’autres personnes une chaîne humaine pour éviter toute violence.

Nous tenons aussi à préciser que le campement ne se limite pas aux manifestations de rues. C’est aussi et surtout un lieu d’échanges et de débats animé par des activistes du monde entier. Cela a été également un moment de mise en pratique d’un fonctionnement autogestionnaire et anti-autoritaire.

Nous, groupe de Strasbourg de la Fédération Anarchiste, tenons à exprimer notre entière solidarité avec les personnes blessées et arrêtées qui ont été victimes de la répression. Par ailleurs nous condamnons avec la plus complète fermeté et la plus grande indignation le communiqué de la direction d’ATTAC Strasbourg qui participe à la criminalisation du mouvement social (sans avoir consulté ses propres militants, selon des sources sûres).

Plus d’informations sur "No Border" sur les sites :
- no border
- hns.samizdat.net

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