C’est fait : 1800 « strike-bikes » ont été commandé et la campagne a été stoppée prématurément. Tous les vélos sont vendus.

Ainsi les collègues de l’usine à vélo de Nordhausen et le syndicat anarcho-syndicaliste FAU écrivent une page d’Histoire. Jamais auparavant en RFA (Allemagne), une usine occupée n’avait relancé une production autogérée.

Dans les jours avenir les collègues vont commander les pièces nécessaires à la production. Celle-ci débutera le 23 octobre et à partir du mois de novembre les « strike-bike » seront livrés à leurs acheteurs solidaires.

Le succès de cette action directe a été possible grâce à une campagne de solidarité qui a connu une dynamique inattendue. A partir du moment, où la volonté de produire de manière autogéré des « strike-bike » a été rendu public, il aura fallu de moins de deux mois pour que cette initiative fasse le tour du monde auprès des mouvements sociaux et syndicaux. Des commandes sont parvenues de tout les pays d’Europe mais aussi d’Egypte, des USA, d’Australie, du Canada et d’Israël.

Des témoignages de solidarité très enthousiastes sont parvenus des quatre coins du monde aux ouvriers de Nordhausen et à la FAU. Et depuis deux jours le « cas de Nordhausen » dépasse le cadre de la couverture des médias alternatifs. Des reportages de plusieurs minutes ont été diffusés par les principales chaînes allemandes (ARD, ZDF, SAT 1, RTL). Dans plus de deux cents journaux allemands sont paru des dépêches et plus de cinquante journaux ont consacré des articles à l’usine de vélo de Norhausen. Hier, les agences de presse DDP, AP et Reuter ont fait paraitre des dépêches réactualisées plusieurs fois durant la journée en mentionnant à chaque fois le site web de la campagne. Des reportages télévisés sur des chaines françaises, hollandaises, suisses et autrichiennes ont également évoqué Nordhausen. Une revue de presse se trouve sur le site de la campagne.

A Nordhausen, on est encore étonné par cette vague de solidarité, du fait qu’on soit cités à titre d’exemple. Doucement, les acteurs principaux prennent conscience qu’avec leur courage et leur solidarité ils sont en train « d’entrer dans l’Histoire ».

Strike-bike.de

(Traduction Zoé)

We - the Freie Arbeiterinnen- und Arbeiter Union (FAU) - congratulate the fellow workers for their courage of not accepting the desperation of "restructuring to zero" imposed upon their bicycle-factory here in Nordhausen without fighting.

This - initially symbolic - act of planning, organizing and producing 1.800 "Strike-Bikes" in complete self-management, has already led to an overwhelming solidarity not only in Germany but worldwide.

Beside more than 1.400 orders from Germany, some 300 more from Greece, Italy, Spain, Great britain, Ireland, Belgium, Luxemburg, Austria and Switzerland are written on hand.

All sorts of help and solidarity came from bicycle-cooperatives and -undertakings, local anarchosyndicalist unions (e.g. the CNT-AIT Spain from Seville, Valencia, the basque region, Teruel, ...), the CGT Airbus union Branch from Madrid, many location FAU branches, fellow workers from the metal industry, leftists within the reformist DGB trade unions, a bicycle-association in Vienna etc. We cannot list of all of them.

Solidarity statements from all over the world reached the fellow workers at Nordhausen - from Kairo, Tel Aviv, Australia, Poland, Hungary, Sibiria, Brazil, Bolivia, Johannesburg, from the Wobblies and their Starbucks-Union in the USA and Scotland and of course from all over Europe. There were press requests as from Moscow, countless newspaper articles published and interviews given to radio- and TV-stations.

The solidarity statements reveal that the action of the Nordhausen-Bicycle-Workers encourages more workers. It shows them new perspectives in their own fights against wage dumping, outsourcing, mass dismissal and factory shutdowns.

On behalf of the FAU we thank the fighting fellow workers which accepted our support, without being bothered by the fact that we are only a small union and in solidarity we offer our ongoing help and fair comments.

If the dream of a longer-term self-managed production or of a cooperative controlled by the staff can be or has to be realized, this is up to nothing but the "obstreperous collective" of the occupants here in Nordhausen.

We, the FAU, are confident and convinced, that here in this factory nobody will fobbed off from "pipe sayings" and empty promises anymore and that MIFA wages and working conditions will not be accepted in this factory anymore.

I thank you for your attention and bring solidary greetings on behalf of my union, the Freie Arbeiterinnen- und Arbeiter-Union, the FAU.

Folkert Mohrhof
FAU-IWA Hamburg