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Information sur Göteborg

Le juin 2001

Les 15, 16 et 17 Juin derniers, avait lieu à Göteborg (Suède) un sommet des dirigeantEs de l’Union Européenne. Ce genre de rencontre est régulièrement dénoncée par les acteurs/actrices du mouvement dit "anti-mondialisation" [1] (que ce soit des organisations non gouvernementales ou des associations, des groupes politiques ou de simples individuEs qui se sentent concernéEs par la marche du monde) comme étant des lieux ou des décisions qui nous concernent tous se prennent à huis-clos sans tenir compte de l’avis des citoyenNEs ordinaires, et sous le sceau d’une idéologie unique : le neo-liberalisme (qui postule que les mécanismes du marche économique capitaliste sont en mesure d’apporter à touTEs le bonheur auquel les individuEs aspirent). C’est la même constatation qui motive la dénonciation des réunions des grands organismes économiques internationaux (Fond Monétaire International - FMI, Banque Mondiale - BM et Organisation Mondiale du Commerce - OMC) ou d’autres sommets internationaux (exemple : le Sommet des Amériques, qui a eu lieu recemment au Québec). Bref, ce que les "anti-mondialisations" dénoncent, à des degrés divers et suivant les tendances, c’est l’illégitimité de ces sommets et l’unique modèle de mondialisation qu’ils veulent nous imposer à tous. C’est pourquoi, à chacun de ces sommets, et ce depuis au moins 2 ans, ont lieu des manifestations, des forums et des contre-sommets qui rassemblent les différentEs acteurs/actrices de ce mouvement, mais aussi une frange croissante de la population locale.

Si vous suivez un tant soit peu l’actualité, vous avez sûrement pu vous en rendre compte d’après les compte-rendus qu’en font la presse écrite, la radio et la télévision. Et ce que vous avez vu/lu/entendu vous a peut-être (sans doute ?) fait peur : affrontements entre la police et les manifestantEs, "casseurs" dégradant des bâtiments, renversant des voitures, bref une ambiance de guerre civile... Et parfois, quelques remarques (venant même de nos gouvernantEs, comme ce fut le cas avec MM. Chirac et Jospin au Sommet Européen de Nice - 6 et 7 décembre 2000) pour dire que, non, touTEs les manifestantEs ne sont pas des "vandales", qu’on peut discuter avec certainEs. Avant de repartir sur des commentaires moins amenés tel que "les anti-mondialisations ont pris le sommet en otage" et "le centre-ville est dévasté par les manifestations"... Et c’est vrai que dans les "grands" médias, nous avons tous vu/lu/entendu la même chose ! Seulement, en tant qu’acteurs/actrices ou sympathisantEs de ce mouvement dit "anti-mondialisation", nous avons une vision sinon plus large, du moins différente de celle que les "grands" médias ont pu donner. C’est cette vision-là, sans doute très imparfaite, très subjective, contenant sûrement des erreurs ou des inexactitudes, mais que nous revendiquons comme aussi valable, que nous aimerions vous faire partager, sous forme de réponses à des idées reçues quelques peu propagées par les médias. Libre à vous après avoir lu ces lignes de nous traiter de menteurs (ce qui à notre sens serait faux, car nous sommes au moins de bonne foi), de partisans (ce qui est vrai) ou de manipulateurs (après tout, vous n’avez que notre profession de foi, ce qui ne prouve rien), mais n’allez pas nous dire qu’il n’y a pas au moins un fond de vérité dans ce que nous écrivons et qu’il n’y a pas matière a s’interroger sur ce qui risque de se répéter, voire de s’amplifier dans les temps qui viennent.

"Les manifestants prennent en otage le sommet" :

Le but avoué de bon nombre de ces manifestations était de "bloquer", c’est-à-dire d’empêcher le bon déroulement, voire de faire annuler, les sommets internationaux dont il est question. Pourquoi ? Simplement parce que lorsqu’on considère qu’une institution n’a aucune légitimité pour prendre des décisions, que ces décisions seront de surcroît néfastes, on en tire toutes les conséquences et on cherche à l’empêcher de prendre ces décisions illégitimes. Ce n’est que pure logique. Il ne s’agit donc pas d’empêcher un groupe de bonNEs copAinEs de se réunir pour se faire une bouffe et discuter de choses et d’autres, mais bien de légitime défense face à des gens qui veulent prendre des décisions aux conséquences énormes pour la vie de tout unE chacunE sans même nous consulter ! On peut aussi rétorquer à ces soi-disant "otages" qu’en prenant ces décisions, ils font de touTEs (eux/elles y compris) les otages d’un système qui est loin de faire l’unanimité...

"Les manifestants sont violents" :

Nous affirmons que ce qui a généralement été montré dans les médias est une vision extrêmement parcellaire de ce qui s’est déroulé pendant toutes ces manifestations : la place accordée aux violences et aux dégradations est énorme comparée à ce qu’elles sont réellement. L’immense majorité des manifestantEs n’a commis aucune dégradation volontaire et n’était pas venuEs dans l’idée de se battre avec les forces de l’"ordre". CertainEs ont répondu aux attaques des policierEs par la violence, mais ce n’était pas une volonté préméditée. Il est cependant tout à fait vrai qu’une partie des manifestantEs était venue avec l’intention de se livrer à des destructions et était préparée à se battre avec les forces de l’"ordre". Ce sont ceux/celles que les médias appellent "les casseurs".

"Les casseurs commettent des actes de vandalisme sans aucune raison, simplement pour se défouler" :

"Pour se défouler" : il est fort probable que cette dimension soit présente chez certainEs d’entre eux/elles, qui laissent exploser le trop-plein de rage contenue face à une situation mondiale qu’ils/elles jugent désastreuse (et ce jugement est le même pour tous les "anti-mondialisations"). "Sans aucune raison" : cette fois, c’est absolument faux, et dire cela choque énormément touTEs ceux/celles qui se sont livréEs à la destruction de la propriété privée, de même que touTEs ceux/celles, qui, sans approuver forcement ces actes, sont pour qu’on ne dépossède pas les gens de leurs intentions réelles. Les cibles prises par les "casseurs" ne sont pas choisies au hasard : les vitrines qui volent en éclats sont celles de magasins ou succursales appartenant à des grands groupes capitalistes, à des multinationales. Si les Mac Donald sont très souvent pris pour cible, ce n’est pas parce que les "casseurs" ont vu du rouge, du jaune, et que, paf !, d’un coup, ça leur a stimulé les hormones et que pour se défouler, pour rigoler un bon coup, ils se sont dit : "on va lui péter sa vitrine, à celui-là !". Non, c’est très précisément parce que Mac Donald est le symbole d’une multinationale qui traite ses employés comme les hamburgers qu’elle vend (et encore !), qui pollue aussi bien la Terre que les esprits de son idéologie niaise et démagogique, et qui impose son enseigne partout où elle le peut. A Nice en décembre dernier, les locaux qui ont subi des dégradations sont des banques, des concessionnaires automobiles de luxe, des agences d’assurance. En aucun cas, ce ne fut la petite épicerie de quartier, la boulangerie [2], le buraliste ou la pizzeria du coin. On peut être d’accord ou pas, approuver ou désapprouver avec la plus grande énergie, s’interroger sur l’opportunité de ces actes, mais il est en tout cas intolérable de laisser dire qu’il n’y aucune raison derrière cela, sinon une pulsion non contrôlée de défoulement ou une révolte irraisonnée, bête et méchante. L’amalgame "casseurs"=anarchistes (implicitement "tous les "casseurs" sont anarchistes" et "tous les anarchistes sont des "casseurs"") est lui aussi malhonnête : tous les partisans de la destruction de locaux capitalistes et de la confrontation violente ne sont pas anarchistes. Et la réciproque est encore moins vraie. Enfin, il faut rappeler que la violence des "casseurs" ne se manifeste qu’à l’encontre d’objets matériels ou vis à vis des forces de l’"ordre". Et qu’on n’aille pas nous dire que lesdites forces de l’"ordre" ne sont pas préparées à la violence. D’une part, elles sont suréquipées, que ce soit en armes ou en protections, comparé aux manifestantEs. D’autre part, elles répondent à la révolte violente par une violence que nous jugeons pire que celle des "casseurs" car c’est une violence aveugle, qui peut frapper touTEs les manifestantEs quelqu’ils/elles soient.

"Les policierEs n’ont fait que contenir la violence des manifestants."

Nous ne le pensons pas. Un certain nombre de témoignages (venant y compris d’habitants des villes concernées) laissent à penser qu’à chacune de ces manifestations, les forces de l’"ordre" ont abusé de leur pouvoir (encore faudrait-il considérer que le pouvoir puisse exister sans abus, mais nous vous laissons seuls juges de la réponse à apporter). A Nice par exemple, les forces de l’"ordre" ont tiré des grenades lacrymogènes à tir tendu (ce qui est très dangereux si on se les prend dans le corps) alors que les manifestantEs étaient pacifiques et avançaient calmement. Une fois que la police à attaqué, là, il y a eu violence de la part des manifestantEs (et encore, pas touTEs). Ce que nous voulons dire ici, c’est que dans ce cas, et il en va de même dans la majorité des cas, la violence a été provoquée par la police, non par les manifestantEs. Il faut ajouter à cela que l’ambiance dans les villes à l’approche des sommets est toujours très tendue, les policierEs sont présents en grand nombre, soumettant les passants à des vexations continuelles (contrôles d’identités généralement au faciès, fouilles, questions posées d’une manière généralement fort peu courtoise - la police n’est pas polie...). Les médias municipaux, les autorités civiles et policières ne cessent d’émettre des communiqués alarmants. Des manifestantEs sont refouléEs aux frontières du pays ou aux portes de la ville pour des raisons parfois fort obscures, sur des présomptions et non des preuves. Ce harcèlement, qui s’étend sur un laps de temps beaucoup plus long que toutes les manifestations, échauffe les esprits, aiguise les tensions et attise les haines. Et une fois que la violence a éclaté, les forces de l’"ordre" ne font pas de quartier : leur violence s’abat indifféremment sur ceux/celles qui se battent et ceux/celles qui fuient. Les personnes âgées, les handicapeEs, les femmes, les enfants, les manifestantEs, les habitantEs de la ville qui passent là par hasard, tout le monde y passe. Y compris les journalistes. Là où il y avait un carnaval festif, il ne reste plus qu’un chaos enfumé... qui passera très bien à la télé !!! Ce que nous pensons, c’est que les interventions généralement démesurées des forces de l’"ordre", leur propension à tirer les premiers, leur bêtise dans le harcèlement continu des manifestantEs sont au moins autant responsables de ce théâtre de guerre civile qui se répète de contre-sommet en contre-sommet que les manifestantEs qui se sont défenduEs contre les attaques policières et même que la minorité qui revendique la destruction matérielle. Cette minorité n’aurait pas été là, nous pensons que les attaques policières auraient été les mêmes, simplement parce que les manifestantEs dits "non-violentEs" ou "pacifiques" étaient déterminéEs à bloquer le sommet. Les moyens utilisés par les manifestantEs, qu’ils soient violents ou non-violents, n’ont aucune influence sur les moyens des forces de l’"ordre", qui, eux, sont toujours violents. Aussi, avons-nous du mal à appeler les policierEs ou autres gendarmes et militaires, "forces de l’ordre". II s’agit bien plutôt ici de "forces du désordre". Il ne s’agit pas de dire que les policierEs sont des vilains méchants sadiques qui veulent à tout prix tabasser de gentils manifestants, mais de mettre en relief le rôle primordial du soi-disant "maintien de l’ordre" par les sus-dites forces, dans la genèse de ces désordres urbains. C’est un mécanisme. De par leur formation, les seuls "professionnels de la violence" présents lors des manifestations, ce sont les forces de l’"ordre" !

"Le nombre d’arrestations prouve bien que les manifestants sont des délinquants violents"

La plupart des arretéEs n’ont pas commis d’actes de violence, simplement parce que les arrestations se font au hasard. Les personnes arretéEs ont souvent eu le seul tort d’être au mauvais endroit au mauvais moment, de s’être protégé le visage pour éviter un coup de matraque, geste qui peut vous valoir une condamnation pour rébellion (de toute façon, dans ces cas-là c’est la parole du policier contre la vôtre...). Dans plusieurs cas, les arrestations se sont faites après les manifestations, très souvent sans preuve de participation à quelque violence que ce soit. Ainsi, à Nice, deux jeunes EspagnolEs ont été arretéEs et condamnéEs à 2 ans d’interdiction de territoire pour possession d’un canif et d’un camembert entamé, le canif ayant servi à cet usage ! Une condamnation aussi absurde ne peut avoir qu’un seul objectif : faire un exemple, pour décourager ceux/celles qui hésitent à venir manifester en de telles occasions. A Prague, lors du Sommet du FMI (26 au 28 septembre 2000), la police tchèque a procédé après les manifestations à un nombre important d’arrestations parfaitement arbitraires. Les arretéEs ont subi leur détention, pendant parfois plusieurs jours, dans des conditions dignes de celles des geôles d’une dictature. Entassement dans des cellules trop petites et insalubres, privation de nourriture et de soins médicaux, harcèlement sexuel, allusions xénophobes, homophobes, racistes et antisémites, vexations répétées et même passages à tabac et torture... Alors, qui sont les voyous ici, qui sont les vandales ? Un rapport d’Amnesty International (association qui fait référence dans le domaine) est paru sur ces atteintes aux Droits de l’Homme. Pourquoi n’en a-t-on pas parlé dans les médias ? Qu’attend-on pour le faire ? Ces arrestations généralement dénuées de tout fondement ont entraîne un fichage de grande envergure des militantEs présentEs. C’est ainsi qu’un certain nombre d’entre eux/elles n’ont pu se rendre à Davos (Suisse) au début de l’année 2001 pour manifester contre la tenue du Forum Economique Mondial qui se tient tous les ans dans cette petite station de ski des Alpes grisonnes. Ils/elles ont été refouléEs à la frontière sous prétexte qu’ils/elles étaient présentEs à une manifestation violente à Prague. Rappelons que la présence d’une personne à une manifestation qui dégénère ne prouve en aucun cas que la personne en question a commis des actes violents. L’internationale de la répression existe bel et bien... et il ne s’agit plus d’empêcher les actes de violence ou de destruction, mais bien d’interdire purement et simplement aux gens le droit de manifester !

"Si les médias le disent, c’est que c’est vrai"

Nous ne croyons pas que ce soit toujours le cas. Premièrement, les médias sont faits par des individuEs humainEs et ces individuEs, comme tous les êtres humains, sont faillibles et font des erreurs. Deuxièmement, ces individuEs, comme tous les êtres humains, sont plonges dans un monde et ont une subjectivité qui conditionnera pour une part leur façmn de chercher et de transmettre les informations. En l’occurrence, suivant les idées politiques qu’ils ont, suivant la tendance politique du media dans lequel ils/elles écrivent, suivant les contraintes qu’ils/elles ont reçu ou non de leur hiérarchie, ils seront conduits à mettre en avant certains éléments et à en rejeter d’autres, à rechercher tel type d’information au détriment de tel autre. Les informations données ne le sont généralement pas non plus sous forme de faits bruts, mais comportent le plus souvent une part de jugement, donc de subjectivité Ajoutons à cela le fait que la majorité des médias est possédée par des multinationales forcement favorables au néo-liberalisme et l’on comprendra aisément que l’objectivité, revendiquée par lesdits médias, soit toute relative ! Quand nous tentons, comme ici, de donner une information différente, notre objectivité est peut-être tout aussi relative que la leur, mais nous le reconnaissons honnêtement, ce que nous ne pensons pas être leur cas. Il ne s’agit pas pour nous de dire que tout ce qui est produit par les "grands" médias est faux, mais que leur tableau est partiel et souvent orienté. Parce qu’ils appartiennent à des grands groupes capitalistes dont les conseils d’administration sont forcement favorables à la mondialisation néo-libérale qui est une idéologie taillée sur mesure pour leur fonction : faire un maximum de profit. Parce que montrer la violence sans en rechercher les causes est plus rentable que d’analyser des actes. Parce que la liberté des médias n’est effective que dans un cadre donné, défini par des contraintes économiques (le profit) et politique (l’ordre social, peu importe qu’il soit juste ou injuste). Parce qu’enfin, dans le cas qui nous intéresse, les médias ont presque tous repris, et surtout privilégié, une seule version : la version policière des faits.

Ce genre de manifestations se déroule depuis au moins deux ans, la même scène se rejoue plus ou moins à chaque fois et les idées reçues sont toujours les mêmes. Alors pourquoi ce texte aujourd’hui (juin 2001) et pas il y a un an ou dans 6 mois ? Il n’y a pas vraiment de raison, c’est vrai. Juste le fait qu’à Göteborg, la répression est montée d’un cran : les policierEs suédois ont fait usage d’armes à feu à balles réelles (jusque là, les polices des pays concernés n’avaient utilisé que des balles en plastique, déjà fort dangereuses, mais rarement mortelles). Deux ou trois manifestantEs (suivant les sources) ont été touchéEs. Et l’un d’entre eux/elles est à l’hôpital dans un état critique, avec une balle dans le poumon. Certes, il avait lancé des pavés sur les policierEs. Il ne s’agit en tout cas pas des accusations de tabassages d’un policier à la barre à mine qu’ont colporté les médias Il faut connaître aussi le contexte : les policierEs en cause sont intervenus dans une "street party" (une fête de rue) le 15 juin au soir, alors que les participantEs à cette fête étaient en train de commettre aucun acte violent. Ils ont chargé les fêtardEs et certainEs parmi ces dernierEs se sont défendus comme ils ont pu, en l’occurrence avec des paves. Les balles tirées par les policierEs auraient pu atteindre n’importe qui. Un jeune homme va peut-être mourir. Et aujourd’hui, la tentation de la peur est grande. Peur d’aller manifester et de se prendre une balle dans le corps. Peur pour la vie de nos compagnes/compagnons. Peur pour le futur de toute contestation. Nous pensons que les gouvernements qui ont armé la répression veulent nous réduire au silence, nous forcer à faire des manifestations qui ne soient pas festives, qui ne cherchent pas à bloquer leur processus de consolidation du pouvoir et de destruction de nos vies, qui laissent des "décideurs" incontrôlés et incontrôlables commander les manettes de machineries politiques qui contribuent à polluer, licencier, appauvrir, réprimer, interdire et à fabriquer de la souffrance et de la bêtise. Nous pensons aussi qu’ils cherchent à nous diviser entre bons "pacifistes" et méchants "casseurs", en essayant de rendre les seconds responsables de la répression des premiers. Nous ne voulons pas céder à ce chantage. Ceux/celles qui ont commis des actes violents en sont responsables, mais nous nions que la répression qui s’abat sur touTEs soit une conséquence de leurs actes. Nos états dits démocratiques oseront-ils bientôt utiliser des mitraillettes ou des chars comme dans la plus vulgaire des dictatures ? Les "grands" médias continueront-ils à nous montrer une vision partielle (et que nous jugeons déformée) de la réalité, interrogeant les uns, dédaignant les autres, tout en continuant à affirmer qu’ils sont objectifs ? La population dans son ensemble restera-t-elle indifférente face à la violence des dominants, tout en appelant à la répression (par la violence, évidemment) de la violence des dominés ? La réponse ne viendra que de nous, la réponse ne viendra que de vous.

Notes :

[1le terme "anti-mondialisation" dont se sont empare les médias et la plupart des miltantEs nous parait inapproprié. Excepté les nationalistes et quelques républicains aux idées étroites, les acteurs/actrices du mouvement "anti-mondialisation" ne sont pas contre la mondialisation au sens large (interactions mondiales entre individuEs et/ou organismes) mais refusent l’unique modèle de mondialisation qui nous est proposé et surtout imposé par les "décideurs" (un mot médiatique pour désigner touTEs ceux/celles qui décident de nos conditions de vie a notre place) : en l’occurrence, le modèle capitaliste néo-liberal. Pour des raisons de commodité et ne sachant pas trop quel terme employer pour désigner la mouvance contestatrice dont nous parlons, nous garderons l’expression "anti-mondialisation", mais entre guillemets.

[2une boulangerie a cependant été braquée, non par des manifestantEs mais par un petit malin qui profitait de l’occasion pour pas payer son croissant...

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